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Paul's Butterfield Blues Band" 1965 / "East-West" 1966 Elektra (2cd-set
Digitally Remastered)
Personnel :
Paul Butterfield : Vocals, Harmonica
Mike Bloomfield : Lead Guitar
Elvin Bishop : Rythm Guitar
Jerome Arnold : Bass
Sam Lay & Billy Davenport : Drums
Reconnu comme l’équivalent américain des Bluesbreakers de John Mayall, le
Paul’s Butterfield Blues Band connaîtra, au milieu des années 60, une
popularité énorme au Etats-Unis…Et cela, sans jamais décroché, un seul tube au hit-parade…
En 1963, Paul Butterfield et Elvin Bishop s’unissent à l’excellente section
rythmique du célèbre Bluesman Howlin Wolf qui comprend le bassiste Jérôme
Arnold et le batteur Sam Lay.
Le premier groupe de couleur mixte de l’histoire du Blues est né…
Le PBBB fait ses débuts sur scène dans les clubs du Southside comme le "Big
John" où ils s'enregistrerent pour la première fois en public >"An Offer You
Can't Refuse" (Castle)
En Décembre 64 le producteur Paul Rotchild engage le guitariste Mike
Bloomfield pour étoffer le son des 1er enregistrements du PBBB.
A l'instar de Clapton, Mike Bloomfield est né à Chicago, il apprend
pratiquement tout au contact des Bluesman noirs originaux (Big Joe
Williams,Little Brother Montgomery, Sleepy John Estes, Muddy Waters...)
Ce qui fait de lui le premier "guitar-hero-blanc-authentique" de l'histoire
du Rock (avant Jimi Hendrix qui ne sera reconnu dans son propre pays
qu'après sa venue au Monterey Pop Festival en juin 67)
le seul à savoir retranscrire note pour note les solos brulants de ses
illustres professeurs... Son style est immediatement reconnaissable : un
mélange explosif entre une attaque tranchante et agressive du manche et une
fluidité sans pareil...
Le PBBB grave ses premières demos en décembre 1964, Malheureusement,
l'ingénieur du son des studios Elektra se révèle vite incapable de
retranscrire correctement l'énergie brute du groupe sur 33 tours...en effet
la prise de son "Live en studio" du groupe est à des années lumières de leur
performance scénique de l'époque...Les bandes restèrent inédites jusqu’à la
parution du CD « the
Lost Elektra sessions » en 1994...
Fin 65, après leur fameux passage au Newport Festival, où ils accompagnerent
Bob Dylan pour son tout premier concert électrique, les studios Elektra
capturent enfin avec succès le 1er album du groupe, le son est capté "live"
en studio avec le pianiste Mark Naftalin en plus sur certains
morceaux...
C'est "Born In Chicago" (une des rares composition originale signé Nick "The
Greek" Gravenites), le titre emblématique du groupe, qui ouvre l'album..."je
suis né à Chicago, mon père m'a dit : alors achète toi un flingue..."
Ensuite, les classiques se bousculent "Got My Mojo Workin" de Muddy
Waters, "Mellow Down Easy" de Willie Dixon, "Blues With A Feeling" et "Last
Night" de Walter Jacob...
On trouve également "Thank You Mr Poobah" et "Screamin'" deux instrumentaux
brillants,calqué sur le style de Little Walter .
Mais il faut bien avoué que malgré une authenticité et une énergie brute qui
saute aux oreilles, le premier disque du PBBB a mal vielli...en effet,
l’harmonica de Paul Butterfield est encore trop omniprésent dans le mixage
ce qui laisse à Mike Bloomfield de bien maigres solos…
Après d’innombrables concerts donné à Chicago, New York et San Francisco…le
groupe atteint son apogée avec son second 33 tours "East-West".
Il est évident que quiconque appréciant le blues devrait posséder dans sa
discothèque un exemplaire de ce « East-West »…
A ce moment précis l'harmonica de Paul Butterfield laisse enfin un peu plus
de place à la guitare...
Le résultat est immédiat, Mike Bloomfield explose et devient le number
one...
Outre d’ excellentes reprises de blues tels que « Walking Blues », "I Got A
Mind To Give Up Living","All These Blues" ou « Two Trains Running », le PBBB
reprend aussi de la soul New Orleans avec le génial "Get Out My Life Woman"
de Allen Toussaint...mais si ce disque distingue, c'est surtout à cause de
ses deux instrumentaux légendaires : Le premier « Work Song », est un
célèbre thème de Jazz popularisé par Cannonball Adderley remanié ici en un
duel harmonica-guitare explosif…
Le second « East West » est une longue improvisation inspiré par la musique
indienne "Raga" et par le LSD qu’il commence à ingerer quotidiennement.
Etiré parfois jusqu’à 40 minutes en concert (CD-East/West Live) , «
East-West » fera de Mike Bloomfield le premier guitar hero à avoir ouvert
les portes de l'Acid Rock à tous les apprentis guitaristes américains ...