Nous en étions arrivé à la fin de L'épisode Derek & The Dominos, en avril 71. Affecté par des problèmes liés à la drogue, par ses histoires de cœur et par la disparition tragique de Duane Allman le 29 octobre 71, Eric Clapton est au plus bas, mais il a décidé de se soigner. Au bout de trois ans et avec l’aide de ses amis, il réussit à échapper à l'enfer de la drogue après un traitement par électro-acupuncture.
En janvier 1973, pour marquer le grand retour de EC, Pete Townshend, le guitariste des Who, organise un concert au Rainbow Theatre à Londres.
Un groupe de stars est formé pour l'occasion avec Pete Townshend : Guitar (Who), Steve Winwood : Piano, Vocals (Traffic-Blind Faith), Ron Wood : Guitar (Faces), Rick Grech: Bass (Family, Blind Faith), Jim Capaldi & Jim Karstein : Drums (Traffic)
Oubliés Derek & The Dominos et surmontés la plupart de ses problèmes, Eric Clapton a désormais retrouvé la santé et ses activités musicales redémarrent. Au printemps 74 à Miami, il enregistre
"461 Ocean Boulevard", l’album studio qui marque son grand retour. Le 14 septembre 74, sa version de “I shot the sheriff” est n° 1 aux Etats-Unis. C’est un tube mondial, le point de départ de la reconnaissance universelle du reggae et de Bob Marley.
Le blues, mais aussi la country, le folk, le rock et la pop, ont désormais trouvé leur place dans la musique d'Eric Clapton. Ce mélange des genres, on peut le constater sur
"There's One In Every Crowd" en mars 75,
"E.C. Was Here" en septembre de la même année, et
"No Reason To Cry" en août 76. Clapton se montre tellement discret sur ces albums, qu'on a l'impression qu'il est plus un invité que le véritable maître d’ouvrage. Il ne faut pas s’y fier, ce n’est qu’une apparence, c’est sa nouvelle manière d’être.
En novembre 77, sur l'album
"Slowhand", Eric Clapton s'affirme comme un découvreur de talents et un vulgarisateur. En reprenant "Cocaine", il va populariser le style "laid-back" et son maître J.J. Cale, comme il l'avait fait pour le reggae et Bob Marley.
Au printemps 1979, Eric Clapton épouse enfin Patti Boyd, récemmment divorcée de George Harrison. Après
"Backless", et après le double live
"Just One Live", il publie
"Another Ticket" en mars 81. A ce moment, il n’a plus de groupe bien défini ; mais sans doute n'était-il pas fait pour ça.
Les albums se succèdent :
"Money & Cigarettes" en 83,
"Behind The Sun" en 85,
"August" en 86. Pendant toutes ces années, Eric Clapton collabore aussi à plusieurs bandes originales de films, en particulier "La Couleur de L'argent", "Retour Vers le Futur" et "L'arme Fatale".
Sur le plan personnel, 1987 marque la fin de la longue et tumultueuse histoire qui unissait Eric et Patti Boyd. Le petit Connor vient de naître, fruit des amours illégitimes du guitariste et de l'actrice italienne Lori Del Santo. Patti obtient le divorce début 88, au moment où le guitariste fête ses 25 ans de carrière. A cette occasion paraît
“Crossroad”, un coffret de quatre CD's qui rassemble l'essentiel de son travail et qui donne l'occasion de redécouvrir certaines merveilles comme les inédits de Derek & The Domino's par exemple...
En 1989, Eric Clapton signe la bande originale de "Homeboy", avant de publier
"Journeyman". Puis on le retrouve avec le double live
“24 Nights", reflet de ses derniers concerts à Londres au Royal Albert Hall en 1990.
Le 20 mars 91, Connor, le fils d’Eric Clapton, trouve une mort tragique en tombant du 53ème étage d’un building new-yorkais. Il avait quatre ans et demi. Soutenu par ses amis, notamment George Harrison, Eric se remet au travail avec l’idée de rendre hommage au petit disparu.
Les chansons inspirées par Connor Clapton voient le jour en février 92. Elles sont finalement au nombre de trois, un blues de Willie Dixon et deux compositions originales. Elles figurent sur la bande originale du film “Rush” dont Eric a signé la musique. “Tears in heaven”, une ballade pleine d'émotion et d'espoir, est n°2 aux Etats-Unis le 28 mars 92.
Même s’il a un goût amer, le succès de “Tears in heaven” relance de manière inattendue la carrière de Clapton. En septembre 92, il publie
“Unplugged”, le reflet fidèle de sa participation à l’émission vedette de MTV. Ce disque est essentiellement mis sur le marché pour stopper la prolifération des copies pirates réalisées à partir du show télévisé. Ce qui explique que sa sortie n’est accompagnée que d’un minimum de promotion. Contre toute attente, l’album s’installe immédiatement dans le Top 10, flirtant plusieurs fois avec le n°1, mais sans jamais l’atteindre. A la hâte, on extrait de l’album un single, une version totalement remaniée de “Layla”.
En mars 93, Eric Clapton triomphe aux Grammy Awards dont il repart avec six récompenses : “disque de l’année”, “album de l’année” et “meilleure performance vocale rock” pour “Unplugged” ; “meilleure chanson rock” avec “Layla” ; “chanson de l’année” et “meilleure performance vocale pop” avec “Tears in heaven”.
Ce déluge d’honneurs se répercute instantanément sur les ventes : après 27 semaines dans les charts, “Unplugged” est enfin n°1 le 13 mars 93. C’est bien sûr la plus grosse réussite de Clapton avec 17 millions d’albums vendus dans le monde.
En septembre 94, Eric Clapton propose
“From The Craddle”. “The cradle”, en anglais, c’est le berceau ; et c’est bien au berceau, aux sources de sa musique, c'est-à-dire le blues, que le guitariste nous entraîne avec cet album . “From The Cradle” est n°1 des ventes des deux côtés de l’Atlantique, une première pour un enregistrement de blues traditionnel.
Avril 96 marque la sortie du coffret
“Crossroad 2”, qui s’attarde sur une période bien précise, à savoir les années 70, et propose presque exclusivement des titres enregistrés en public.
Toujours au printemps 96, Eric participe à la bande originale du film "Phenomenon". "Avec le titre "Change the world", il atteint la deuxième place des charts aux Etats-Unis et enrichit son palmarès de trois nouveaux Grammy awards.
En 1997, c'est de façon anonyme qu'Eric Clapton participe au projet TDF dont l'instigateur est Simon Climie, ancien membre du duo Climie-Fisher. Mais sur l'album "Retail Therapy", sa guitare est tellement identifiable que le secret est très vite éventé. Fort satisfait de cette première collaboration avec Simon Climie, Eric Clapton décide de la renouveler en 98 pour son nouvel album,
"Pilgrim", son premier disque de matériel original depuis une décennie.
En quatorze titres, dont douze qu'il a signés ou co-signés, il nous dévoile son univers intime et nous fait tour à tour partager ses doutes, ses malheurs et ses amours, mais aussi sa joie de pouvoir continuer à faire ce qui lui plaît par-dessus tout : jouer.
Le premier single qui en est extrait, "My father's eyes", évoque le père qu'il n'a jamais connu et date des mêmes séances que "Tears in Heaven", c'est-à-dire 1991.
Comme chaque année, 1999 apporte son lot de nouveautés estampillées Eric Clapton. C'est d'abord
"Blues", une compilation qui rassemble des titres enregistrés dans les années 70 et 80. Ce disque doit surtout servir à récolter des fonds pour "Crossroad", une association et une maison de soins basée à Antigua qu'Eric Clapton a fondées pour venir en aide aux alcooliques et aux drogués. C'est pour cette association "Crossroad" que Clapton a vendu aux enchères cent de ses guitares de collection, ce qui lui a rapporté cinq millions de dollars. En vedette, la Fender Stratocaster Sunburst 1956 dont il s'était servi pour enregistrer "Layla" a été adjugée 497 mille 500 dollars.
En septembre 99,
"Clapton Chronicles : The Best Of Eric Clapton", se concentre sur la partie la plus récente de sa carrière ; on y trouve aussi deux inédits : "Blue eyes blue" et "I get lost".
En juin 2000, Eric Clapton renoue avec le blues sur
"Riding With The King", une nouvelle collaboration avec le grand B.B. King, qui sera récompensée par le Grammy Award du "meilleur album de blues traditionnel".
Au milieu des années 60, contrarié par l'évolution opportuniste des Yardbirds vers le pop-rock, Eric Clapton était parti rejoindre les Bluesbreakers de John Mayall. Depuis, sa carrière n'a jamais cessé de balancer entre ces deux styles de musique. Jusqu'ici, il a constamment alterné les albums pop et les disques davantage tournés vers le blues. Sur l'album
"Reptile", qui paraît en mars 2001, il ne choisit pas : les quatorze titres qu'on y trouve sont un mélange de pratiquement tous les styles qu'il a abordés depuis plus de trente-cinq ans.
Eric Clapton a dédié "Reptile" à son oncle Adrian, décédé un an plus tôt. Si, dans la sensibilité de chacun, la petite enfance joue un rôle important, le contexte particulier dans lequel Eric a grandi peut expliquer bien des choses, notamment une certaine instabilité musicale. Enfant illégitime, ses grands-parents nourriciers lui ont longtemps fait croire que sa mère était sa soeur et que son oncle Adrian était son frère.
Le 1er janvier 2002, dans sa ville natale de Ripley, Eric Clapton invite ses amis pour le baptême de ses deux filles : Ruth Patricia, née en 1985 et Julie Rose, née le 12 juin 2001. Et après cette cérémonie, à la surprise générale, il y en a une seconde : le mariage d’Eric (57 ans) avec sa compagne américaine de 25 ans, Melia McEnery, la mère de Julie Rose.
En juillet 2001, Eric avait tourné avec l'album "Reptile" aux Etats-Unis, pour une série de concerts à guichets fermés. Le show de Los Angeles donne la base de son nouveau double CD,
"One More Car, One More Rider".Il comprend dix-neuf titres, des classiques de Clapton, ainsi que des standards du blues et de la musique populaire. "One more car, one more rider" est également disponible en coffret DVD - double CD, c'est-à-dire que les inconditionnels y trouveront plus de quatre heures de musique et de vidéo. Le DVD propose les mêmes titres que le CD, mais dans des versions parfois différentes, puisque certains ont été enregistrés pendant sa tournée japonaise.