John Lee Hooker naît entre le 17 et le 22 août 1917 (dates non confirmées) près de Clarksdale, dans le Mississippi.
Son père, William Hooker est pasteur et sa mère Minnie femme au foyer.
Malgré son bégaiement chronique, John Lee chante déjà à la fin des années 20, des gospels dans l’église de son paternel.
Un beau jour ses parents divorcent, sa mère se remarie rapidement avec William Moore, un paysan courageux… et surtout un excellent guitariste passionné de Blues.
Il enseigne à John Lee, le vrai sentiment du Blues, interprétant des morceaux de Charlie Patton qui resterons une découverte fondamentale dans son éducation artistique…
Il a tout juste 12 ans quand il fugue pour la première fois à Memphis. Il y reste deux mois avant que son beau-père le retrouve.
Deux ans plus tard, en 1931, il s'enfuit à nouveau, et cette fois-ci tourne un peu partout dans le Sud des Etats-Unis. Pour survivre, il accepte des emplois de fortune (bûcheron, mécano...)
En 1937, Hooker part retrouver une tante, qui vit à Cincinnati. Là-bas, il adopte la guitare électrique et travaille toujours sur le côté comme veilleur de nuit, souffleur, etc. En 1943, il se marie et migre à Detroit.
A Detroit, Sa carrière débute réellement. Repéré par Bernie Besman, il signe chez Modern Records qui publie dans la foulée « Boogie Chillen » sa première composition originale…nous sommes en 1948 et déjà on reconnaît son style abrupt et obsessionnel…
Avec ce Boogie Chillen (qui entre au top 40 rhythm 'n' blues) John Lee Hooker connaît immédiatement un énorme succès dans les ghettos de Chicago et Detroit.
En 1951 Il continue sur sa lancée avec le lancinant « I’m In The Mood »
Pendant cette Même période entre 1948 et 1953, John Lee Hooker, très prolifique, grave aussi une centaine de titres pour une multitude d’autres labels, sous des pseudonymes divers (John Lee, JL Booker, The Boogie Man, Alabama Slim, etc.). Sa renommée grandissante il enregistre également pour les labels King et Chess.
Vers 1953, sa carrière connaît une baisse de régime, il signe alors un contrat avec le label Vee-Jay à Chicago et renoue avec le succès en publiant classique sur classique.« Dimples », « It Serves Me Right To Suffer » et SURTOUT le plus emblématique de tous « Boom, Boom »
Retenons également les sessions réalisées à Miami pour Atco Records qui représentent la quintessence de son premier style LP/CD « Don’t Turn Me On From Your Door »…
Vers 1959-60, Hooker profite également des premières manifestations du "blues revival".
Ainsi participe-t-il en 1960 au festival de Newport, et devient en 1962 la vedette de la première tournée européenne de l' American Folk Blues Festival.
Dans les années soixante, sa réputation continue de s'étendre, considéré déjà comme une légende, ses chansons sont reprises par de grands groupes anglais tel que les Animals, les Yarbirds, le Spencer Davis Group.
En 1964, John Mayall fut le premier à accompagner JLH, mais c’est avec les Groundhogs de Tony McPhee, un groupe plus obscur, qu’il enregistrera « Hooker & The Hogs » son premier album avec des musiciens blancs.
En 1966 John Lee Hooker retourne à Chicago pour graver les célèbres « real folk blues » sessions pour CHESS en compagnie du guitariste Eddie Burns, du pianiste Lafayette Leake & du batteur Fred Below…
Après le magnifique live au café au go-go de New York, enregistré avec le pianiste Otis Spann, « Urban Blues » sort la même année sur ABC/Bluesway, un album sauvage et rugueux qui annonce la nouvelle direction du Bluesman…à écouter d’urgence « The Motor City is Burnin » morceau directement influencé par les émeutes de Detroit au milieu des années 60.
En 1969 JLH sort l’album « Simply The Truth » où il dénonce les ravages de la guerre du Vietnam (I Don't Wagga Go To Vietnam)
L’année suivante en 1970, outre sa fameuse collaboration avec Canned Heat "Hooker'n'Heat", John Lee s’associe également avec son cousin, l’excellent guitariste Earl Hooker, pour l’album « IF You Miss Him…I Got Him »
En 71, JLH grave « Endless Boogie », une superproduction hyper commerciale, enregistré entre Los Angeles et San Francisco avec de sérieuses pointures, comme les guitaristes Steve Miller & Jesse Davis ,le pianiste Mark Naftalin et encore bien d’autre…
Pour l’album suivant , l’indispensable « I Feel Good », paru sur le label Jewel Records en 1971, John Lee Hooker engage le fabuleux guitariste Texan, Lowell Fulsom…
En 1972 il donne un concert fabuleux pour les prisonniers de Soledad...
C’est aussi lors de cette même année, que John Lee grave son premier duo avec le chanteur Irlandais Van Morrison.…
le morceau titre de l'album « Never Get Out Of These Blues Alive"
En 1973 il apparait sur la compilation "Kingfish" le temps d'enregistré « Put Your Hands On Me » une Jam-Session impromptue avec le génial Mike Bloomfield .
Je vous conseille également « The Cream Of John Lee Hooker » qui propose un compte rendu mémorable de l’un des concerts du maître, au Keystone à Palo Alto, vers la fin des années 70
Considéré comme une légende vivante à 73 ans …
JLH publiera pas moins de 4 disques pour Virgin Records, sa nouvelle maison de disque, toujours entouré des plus grandes star …Keith Richards, Albert Collins, Ry Cooder, Van Morrison pour n’en cité que quelques un…
Après l’excellent « Don’t Look Back » paru en 1997, John Lee grave encore quelques titres définitifs pour « best of friends » le tout dernier disque paru de son vivant...
JLH s'est éteint paisiblement le 21 juin 2001 dans sa maison de Los Altos en Californie...